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Comment transmuter son hypersensibilité

Comment transmuter son hypersensibilité

Quand on ressent trop fort, le monde nous semble trop dur, trop bruyant, trop lourd à porter.

On s’accroche à nos rêves, car ils nous donnent la force de continuer malgré la douleur… Mais ils ne prennent jamais entièrement forme dans la matière, et s’ils le font, ce n’est qu’éphémère. Nos rêves ne vivent vraiment pleinement qu’en soi. Comme hypersensible, nous avons tendance à nous replier sur notre monde intérieur, ou sinon sur tout ce qui nous procure du plaisir dans le monde extérieur, afin de nous distraire de la douleur.

De toute façon, pourrait-il en être autrement? Quand ça fait juste trop mal, on entre dans l’automatisme du mode survie. C’est plus fort que soi.

Vieillir pour ressentir

Pleurer, c’est aussi drainant pour le corps que saigner. On a seulement une quantité limitée de sang à donner. Plus les émotions que l’on ressent sont intenses, plus elles nous drainent. N’as-tu pas déjà été épuisé à l’extrême après avoir pleuré une journée entière, tout en étant resté au lit? Plus épuisé qu’une journée de construction ou de sport intense!

Parfois, on remarque aussi qu’après des émotions fortes, nous avons tendance à tomber malades. Toutes mes dernières crises de larmes ont été suivies de chutes du système immunitaire et de maladies quand même sérieuses.

Les traditions médicinales anciennes nous enseignent que nous naissons avec une quantité limitée d’énergie vitale (le “Jing” pour les chinois), et que lorsqu’au fur et à mesure que nous la dépensons, nous vieillissons. Lorsqu’elle est toute dépensée, nous mourrons. Et nous avons une certaine quantité de cette énergie contenue dans chacun de nos centres (le cerveau intellectuel, le coeur émotionnel et le corps physique). L’énergie contenue dans chacun de ces centres est dépensée de façon indépendante. Si on a dépensé toute l’énergie contenue dans l’un des trois, on atteint souvent un stade de dégénération / maladie incurable à ce niveau. Heureusement, l’énergie des autres centres peuvent être transmises à celui qui est épuisé, ce qui peut nous aider à avoir une deuxième chance.

Bref, à chaque fois que l’on “choisit” (oui, choisit! on s’en reparle un peu plus bas!) de ressentir de façon intense, on choisit de vieillir…

Est-ce nécessaire de ressentir tout aussi intensément?

Nous avons l’impression qu’il n’y a pas d’autre option, que nous n’avons pas le choix. C’est plus fort que nous! Oui, c’est plus fort que nous. Mais c’est parce que nous ne nous connaissons pas nous-mêmes. Nous n’avons pas pris le temps d’étudier notre fonctionnement et les racines de notre hypersensbilité.

Changer de perspective

La première chose à faire, c’est de changer de perception. Nos émotions sont des réactions inconscientes, issues de nos valeurs. Nos valeurs sont enracinées dans nos croyances, nos projections sur le monde. Mais ce sont des filtres, ce ne sont pas des perceptions justes de la réalité. Si nous pouvions percevoir la réalité telle quelle, l’hypersensibilité cesserait.

Pour percevoir la réalité telle qu’elle est, il est important de remettre en questions les croyances auxquelles nous sommes attachés et qui voilent notre regard dans une vision tunnel. De plus, nous pouvons percevoir une réalité plus juste, plus près de ce qu’elle est lorsque nos trois fonctions humaines (intellect, émotion et corps) sont équilibrées en juste proportion et ont été cultivées pour être des outils de conscience.

Changer de centre de gravité

Comme mentionné un peu plus haut, nous avons trois fonctions principales de notre être : les fonctions intellectuelle, émotionnelle et physique (motrice-sensorielle-instinctive-sexuelle). Chacune de ces fonction est une lunette de perception sur le monde, une façon entièrement différente d’exister. Nous avons tous l’une de ces trois fonctions en excès, ce qui crée un déséquilibre dans nos perceptions et nos réactions. Et nous avons tous l’une des ces trois fonction qui est sous-développée.

En tant qu’hypersensible, nous avons la fonctionne émotionnelle sur-développée. Chaque personne doit travailler à se rééquilibrer en cultivant les fonctions moins développées, et en remettant en question celle qui prend trop de place. (L’intellectuel-rationnel devra par exemple apprendre à remettre en question son rationnel pour apprendre l’intelligence du ressenti ou encore du corps). Ce travail d’équilibre des trois fonctions de l’être humain crée une synergie harmonieuse de notre être, ce qui nous permet de nous sentir profonds, sages, stables et enracinés, sensibles et aimant, en proportion saine et harmonieuse. Cela nous permet d’être plus productifs et incarnés dans le monde.

Si nous sommes déséquilibrés, c’est que nous avons des valeurs mi-conscientes et inconscientes qui nous font accorder plus d’importance à une fonction (ressentir vs. sentir vs. agir) qu’à une autre. En tant qu’hypersensibles, nous sommes attachés à nos émotions. Les émotions nous donnent l’impression de se sentir en vie. Nous voyons les souffrances comme le “prix à payer” de nos rêves et de nos joies. Et en contrepartie, nous avons des valeurs qui nous fons nou sentir repoussés par l’une de nos fonctions. Peut-être répétons-nous constamment : “je n’ai pas le temps de bouger” ou encore “penser c’est inutile, ce n’est que le mental”. Ceux qui ne sont pas sensibles disent parfois “sentir c’est quétaine” ou “avoir des émotions c’est une perte d’énergie et de temps”. Etc. En portant attention à nos valeurs qui jugent négativement ou trop positivement l’une de nos fonctions, nous pouvons apprendre à leur donner chacune leur juste valeur.

Et le plus nous cultivons l’intelligence de chaque fonction, le plus nous apprenons à voir le monde avec ces trois “yeux”, pour le voir de façon beaucoup plus juste. Être trop focusé sur la douleur est une distortion, une vision tunnel qui se rééquilibre lorsqu’on prend en compte les autres éléments de la réalité.

Voir plus large

En plus de voir avec ces autres “yeux”, voir plus large signifie regarder dans d’autres directions, prendre en considération d’autres éléments dans la situation. On le sait : le trauma crée le trauma. En étant trop focusé sur nos émotions (et nos désirs qui se cachent derrière elles), nous projetons nos peurs, nous amplifions certains éléments en leur accordant plus d’importance (tout ça inconsciemment, bien sûr!) et nous déformons la réalité. La réalité devient une projection de notre sensibilité, elle se moule selon nos valeurs et nos perceptions.

Nous pouvons nous poser des questions honnêtes afin d’ouvrir nos champs de perception, telles que :

  • Qu’est-ce que je ne vois pas qui adoucirait la situation si je le voyais?

  • Qu’est-ce qui serait plus constructif dans cette situation?

  • En quoi cette situation peut être une médecine pour moi? Quelle est le sens caché?

  • Et si je pouvais obtenir quelque chose de plus précieux en échange d’avoir perdu ça, qu’est-ce qui en vaudrait la peine?

  • Et si je demande à l’Univers de me montrer ce que je ne vois pas pour voir le sens de cette situation?

Questionner ses valeurs

En nous accrochant à nos rêves et nos désirs, nous fermons notre univers à une vision tunnel. Nous avons l’impression que le bonheur se cache là. Et le jour où nous obtenons ce que nous avons désiré, nous sommes excités, extatiques, joyeux, satisfaits.

Mais il est où le bonheur? La satisfaction de nos désirs accomplis dissout notre douleur, c’est vrai. Mais cette satisfaction est vraiment différente de l’émotion ressentie lorsque nous n’avons pas ce que nous souhaitons et que nous acceptons de nous détendre pleinement et d’aimer malgré. Il y a quelque chose dans cette liberté, dans cette lumière qui nous reconnecte avec tout le flow de la vie et qui dissout toutes nos tensions. Toutes nos contradictions cachées.

Pourtant, nos désirs nous convainquent que le bonheur ne sera atteint que si nous obtenons telle ou telle chose. Nos valeurs sont le fondement de notre identité, et pourtant elles sont des perceptions faussées, distortionnées. Ce n’est pas que la gentillesse ne soit pas importante. Mais le fait qu’on s’y attache nous empêche de voir la valeur de la sévérité. Ce n’est pas que la relaxation ne soit pas importante, mais en s’y attachant, ça nous empêche de voir la valeur de la tension consciente. Quand on se détend dans l’inconfort des choses qui heurtent nos valeurs, on découvre la lumière qui se cache dans la valeur opposée. Mais tout cela n’est possible que si l’on cherche à ouvrir nos perception, remettre en question ce dont nous sommes convaincus.

Questionner nos valeurs, c’est se dire :

  • Et si ce que je pense qui est important me voilait d’une autre chose importante?

  • Et si ce que je pense qui est important créait une douleur inutile et n’était pas approprié à cette situation?

  • Et si ce que je pouvais trouver ce qui est important pour moi dans l’endroit le plus innattendu?

En se posant ces questions au moment où nous sommes sensibles, nous pouvons ouvrir nos perceptions à plus large, et les nouvelles compréhensions qui peuvent émerger de ce processus calmeront souvent la charge émotionnelle. Quand on comprend, tout est si simple.

Cultiver son corps

Le corps enracine l’esprit (et les émotions). Si nous ne passons pas assez de temps, à chaque jour, pour faire des activités physiques saines et nourrissantes, notre corps ne peut pas effectuer sa fonction d’ancrage. Notre corps nous permet de sortir de l’intensité aérienne pour canaliser cette énergie dans le concret et des actions qui font du sens pour nous. Le corps nous permet également de faire circuler l’énergie émotionnelle qui, en stagnant, tourne en rond et “surchauffe”, ce qui crée son intensité. Bouger plus permet donc de calmer l’anxiété, diminuer le stress, adoucir les peines, apaiser la colère, etc. Tout est plus simple quand on habite son corps.

Peut-être est-ce plus accessible pour toi, ou encore très difficile. Dans tous les cas, prends soin de ton corps à partir de là où tu es. Que ce soit de simples étirements dans ton lit pour défaire les tensions (qui, en passant, contribuent à l’hypersensibilité!), ou une petite marche de 10 min en ville pour respirer, entendre les oiseaux, le vent dans les arbres, prendre un peu de soleil ou de pluie sur la peau…

Et si c’est plus accessible pour toi, comment poursuivre ta progression dans l’intelligence corporelle? Travailler l’équilibre avec le yoga ou une slackline. Travailler le cardio pour générer de l’endorphine et transmuter l’intensité émotionnelle en ce doux plaisir d’habiter son corps. Travailler les muscles pour savoir s’ancrer. Porter plus attention à son corps pendant les tâches quotidiennes pour développer le ressenti corporel et mieux habiter son corps. Écouter les obstacles physiques et apprendre à reconnaître nos tensions au fur et à mesure. Apprendre à se relaxer physiquement (ce qui aide à se relaxer émotionnellement). Etc.

Cultiver son esprit

Quand nous sommes hypersensibles, nos émotions ont tendance à “vampiriser” notre cerveau. Nous avons une multitude de pensées, mais ce ne sont que l’expression de nos émotions. Ce n’est pas le cerveau qui “pense” et perçoit par lui-même.

Apprendre à structurer ses pensées afin de voir le sens dans une situation chargée émotionnellement est essentiel. Souvent, nos pensées vont trop vite car elles sont liées à nos émotions, et ne nous permettent pas de comprendre ce qu’il se cache derrière. C’est pourquoi un travail de thérapie est souvent utile, ou parler de nos émotions à quelqu’un. En parler permet de ralentir le processus mental et faire des liens concrets. Le faire sortir de la sphère aérienne et le reconnecter à la matière pour lui donner un sens.

Par contre, nous n’avons pas toujours ni les moyens de se payer un thérapeute, ni un ami à qui parler lorsque nous en avons le plus besoin. Nos amis ont leur propre vie et ne peuvent pas être toujours responsables de nos processus émotionnels. C’est pourquoi nous devons apprendre à faire le même processus, en solo. Apprendre à structurer nos pensées de façon autonome est l’une des choses les plus précieuses que l’on peut développer pour résoudre les noeuds de sa vie. La meilleure façon de le faire lorsqu’on débute est le journaling. En écrivant, nous sommes forcés de ralentir nos pensées afin de pouvoir les nommer. En les nommant, nous pouvons les observer en tant qu’observateur, et prendre du recul des émotions pour les voir avec une autre perspective. Cela est essentiel pour développer une intelligence émotionnelle. L’”intelligence” émotionnelle, c’est l’art de relier l’intellect et les émotions dans un tout harmonieux où l’émotion est transmutée en sagesse puis la sagesse de nouveau retransmutée en amour lorsqu’elles retournent au Coeur après avoir été comprises. Sortir enfin de la souffrance et découvrir qu’on peut aimer à la place, et que c’est justement une médecine pour nos émotions. Cela n’est possible que par le chemin de la compréhension de ce qui se cache sous la surface de nos émotions.

Ainsi, nous resterons toujours bloqués dans nos problèmes émotionnels tant que nous n’aurons pas appris à ouvrir la porte de nos intelligences corporelles et intellectuelles. Prendre le temps de les cultiver, et encore plus lorsque nous vivons une émotion, est un chemin réellement libérateur.

Le journaling est l’un des outils les plus efficaces en commençant, et c’est pourquoi nous utilisons cet outil dans les cercles de thé.

Ceci dit, nous pouvons également utiliser la méditation pour apprendre à structurer nos pensées et développer notre intelligence intellectuelle. Méditer, c’est d’abord faire le vide de tout ce qui bouge, pour apprendre à écouter. En écoutant, on commence à voir l’essentiel et il trouve sa place dans la structure globale, celle qui fait du sens.

Alors que journaler, c’est écouter d’abord, pour pouvoir écrire ce qui fait du sens et non pas le superflu. Ce qui nous permet de structurer nos pensées en faisant un tri de l’essentiel.

Ralentir les activités émotionnelles

Dans le début de l’article, je parlais de “choisir” de ressentir. D’une certaine façon, nous n’avons pas le choix des émotions qui nous traversent. Mais en même temps, nous pouvons choisir de leur accorder de l’importance en les laissant s’exprimer à travers nous (ce qui les amplifie), ou choisir de les refuser complètement en focusant sur autre chose pour ne pas les ressentir, a.k.a les refouler (ce qui les amplifie aussi! mais sous la surface, alors qu’en apparence nous sommes plus sereins et équilibrés).

Vous devinez sûrement en lisant ces lignes que la réaction saine n’est ni l’une ni l’autre.

Nous pouvons choisir d’être conscient de ce qu’il se passe en nous. D’observer les émotions, de les laisser faire émerger des questions, des sensations. C’est le choix d’être honnête envers soi. De ne pas se cacher à soi-même ses émotions.

D’un autre côté, nous pouvons également choisir de ne pas les nourrir. C’est différent du refoulement. Il s’agit de simplement ne pas les laisser prendre toute la place. De ne pas les laisser crier, tout abandonner, dire des paroles blessantes, frapper, mentir, tromper quelqu’un, tuer même! Que ce soit dans les petites choses ou les grandes choses, quand les émotions prennent le contrôle de notre corps et de notre esprit, ce sont leurs perceptions distortionnées électrifiées qui écrivent l’histoire de notre vie. En ne les laissant pas prendre le contrôle de nos pensées et de notre corps, nous reprenons le contrôle de notre instant, et pouvons nous positionner en observateurs afin d’étudier nos émotions et de voir en elles un sens plus profond que ce qu’elles disent à prime abord.

En étant hypersensibles, nous avons tendance à survaloriser les informations émotionnelles, et à mettre moins d’importance soit dans l’intellect ou dans le corps. C’est pourquoi afin de rééquilibrer nos perceptions et diminuer la charge de nos expériences (sans pour autant enlever la sagesse transmise par nos émotions), nous devons apprendre à ne mettre moins d’énergie dans le centre émotionnel, qui fonctionne déjà trop à plein régime. Nous devons chercher à passer moins de temps à faire des activités émotionnelles, même si celles-ci sont plus attrayantes, car notre zone de confort.

Des activités émotionnelles, ce sont toutes les activités dans lesquelles l’émotion prend la place principale : films d’amour et drames, musique en général, activités sociales en général, arts en général…

Ça ne veut pas dire de ne plus en faire, mais de garder une place équilibrée dans notre horaire. Nous ne devrions pas avoir plus de ce type d’activité en proportion dans notre journée que d’activités physique et intellectuelles. Un tiers chaque, maximum. Et les activités émotionnelles que nous ferons devraient nourrir une certaine forme de sagesse, d’intelligence émotionnelle. Elles devraient être bien sélectionnées afin de nous aider à devenir plus aimants, plus en paix, à créer du sens. Exit les films documentaires sur les tueurs en série, la télé-réalité sensationnelle ou le metal hardcore! Cherchons plus d’inspiration et de sagesse, en écoutant un film qui dépeint la beauté de la nature, ou une musique classique qui touche et élève le Coeur ou encore une musique qui nous amène dans un état méditatif. Préférer la compagnie de gens qui nous aident à aimer mieux et mettre de côté celle de ceux qui nous inspirent des émotions plus lourdes. Nous pourrons revenir les voir un peu plus tard (dans quelques années!) quand nous serons plus équilibrés et nous voudrons ramener à la surface certaines émotions pour les étudier.

Se détendre dans la douleur

Laisser aller la douleur / se détendre de la douleur / ne pas focuser sur elle

Lorsque la douleur émotionnelle est là, savoir se détendre est essentiel pour diminuer la charge qui la rend excessive, et avoir la capacité de digérer l’émotion en quelque chose d’assimilable et d’utile.

Plus elle est chargée électriquement, plus elle est difficilement gérable et indigeste.

Savoir se détendre est donc essentiel. Le plus facile (même si c’est loin d’être facile!), c’est de travailler à se détendre physiquement. Si l’on ne s’est pas entraîné à se détendre physiquement, même ce niveau de détente sera difficile. Voir la section sur Cultiver son corps pour en savoir plus là-dessus. Mais la détente émotionnelle et la détente physique sont tellement liées, que parfois le corps ne réponds pas tant que nous n’acceptons pas de lâcher prise émotionnellement.

Se détendre émotionnellement, c’est prendre conscience que : “je n’ai pas ce que je veux, mais c’est ok. Les choses peuvent prendre une autre direction ET être ok. Ça peut même prendre une forme dont je ne m’attends pas et être moins pire que ce que je pense! Tout est possible. Je n’ai pas à contrôler ceci à tout prix! Le contrôle de ceci me fait en fait plus de tord que de ne pas avoir ce que je veux m’en fait”. On revient à questionner ses valeurs, voir plus large, ouvrir ses perceptions.

Petite note également sur la détente sexuelle. Parfois, une accumulation ou une surutilisation de notre énergie sexuelle crée des tensions excessives dans notre psyché, autant à niveau physique qu’à niveau émotionnel et mental. Il y a un lien tout aussi clair entre tension sexuelle, émotionnelle, mentale et physique. C’est pourquoi je vous invite à étudier cette énergie en vous ainsi que ses cycles. Dans la formation L’Art de transmuter l’énergie sexuelle, nous apprenons à la connaître en profondeur afin d’atteindre des niveaux plus profonds de détente, mais également de transmuter son énergie électrique en sagesse, en amour, en inspiration et en créativité.

Ce n’est pas Moi qui ai mal

Et pour finir, sur une note plus crue, il faut se rappeler que quand on souffre, que ce n’est pas réellement notre vraie nous qui souffrons, mais plutôt notre ego. Notre ego est la partie de nous qui s’illusionne sur la vie et est déconnectée du flow de la vie en mouvement. Dans certaines traditions, on dit que l’ego est nécessaire pour vivre et survivre. Ici, on dit que non, il ne l’est pas. Nous pouvons mettre nos limites et rester équilibré 1000x mieux sans l’ego qu’avec lui. L’ego est de nature hypnotique, donc il complique toujours les choses en s’hypnotisant et se convaincant de certaines choses alors que nous ne les percevons pas bien. L’ego distortionne la réalité. Il distortionne les faits en les imaginant à son avantage. Et lorsque l’illusion tombe et que les faits nous reviennent à la figure, l’ego souffre car il est attaché à son illusion. À son image de ce qu’est le bonheur. Mais ce n’est pas là que le bonheur est réellement.

En changeant nos perceptions, nous sortons de l’illusion, et réalisons que tout est ok, que nous n’avons pas besoin de nous attacher. Que nous n’avons pas besoin de souffrir. Ni de nous battre. Nous avons eu un échec amoureux? Avons rencontré un narcissique? Quinze de file? Ce n’est pas obligé d’être grave ni douloureux. Nous pouvons nous positionner en observateur, et se dire simplement, de façon pratique : que dois-je comprendre maintenant? Comment travailler sur la situation qui se répète pour créer du nouveau? Où est la racine de ce noeud?

Et s’appliquer à cette curiosité bienveillante, jour après jour, avec amour et foi qu’un chemin existe et que c’est possible de le trouver. La douleur est une distraction à ce chemin. Elle m’invite à me remettre en question et à changer mes méthodes de travail, bien sûr. Mais une fois qu’elle a transmis son message, je n’ai pas besoin de la nourrir. Je n’ai qu’à revenir à mon moi profond, cet observateur, et appliquer le message que j’ai reçu en me posant des questions honnêtes que je ne me suis jamais posées (comme remettre en question certaines choses que je prends profondément pour acquis), sans avoir à subir toute la charge.

Je peux laisser l’ego de côté, et accepter l’humiliation de cet échec. Accepter de ne pas être ce que “je” (l’ego!) voudrais, de ne pas être “à la hauteur”. Accepter l’inconfort et me détendre dedans pour revenir à mon essence. Et tout d’un coup tout se place, et il n’y a plus de douleur. Il ne reste que l’Amour. Et la sagesse. Et le sens. Et l’action juste.