Essence

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Qu'est-ce que la répression de l'énergie sexuelle

Finalement! (À moins de l’avoir hérité de nos parents), on a appris à se distancier de notre besoin viscéral d’être aimé.

Finalement! On se sent amoureux de la vie et de soi. Capables de se prendre en main.

De relations toxiques, nous sommes finalements arrivés au mieux-être en prenant soin de soi d’abord.

Quelle transformation!

How can it get any better than that?

 

Une fois qu’on a atteint ce sommet, c’est beaucoup plus difficile de tomber en amour.

Parce qu’on ne le recherche plus vraiment.

Parce que maintenant on sait qu’on est mieux en solo.

Nos croyances ont changé et se sont confirmées.

Alors à quoi bon chercher l’Amour maintenant?

 

S’ouvrir à l’Amour signifie effectivement se rendre vulnérables, ressentir x 1000, retomber dans un trou.

Mais ce n’est pas le trou de l’Amour, non!

C’est celui du désir.

 

En s’étant distancé du désir, on a goûté au paradis, enfin!

Mais il y a quelque chose d’arride, de stérile dans cette autonomie.

Le désir nous tire vers le bas.

L’Amour, lui, nous élève.

En s’élevant, le désir s’active et il en veut plus. Et ce vouloir plus nous torture.

On passe ainsi d’un paradis à un enfer.

 

Le problème, c’est qu’on ne sait pas différencier Amour et désir. Les deux se confondent dans une sensation. Ou plutôt, le désir se fait très souvent passer pour de l’Amour.

Le désir est plaisir. Donc il se confond avec le paradis. Mais en regardant bien, c’est un plaisir morbide. Il est tension, insatisfaction perpétuelle.

Nous sommes dans les bras de l’être désiré, nous voulons plus d’intimité, plus de durabilité, plus…

Il est déchirement.

Même les plus beaux moments de communion sont gâchés par le désir.

Qui en fait trop.

Qui pense trop.

Qui souffre trop.

 

S’ouvrir à l’Amour signifie s’ouvrir au désir, donc inévitablement descendre en enfer.

La voie de la sexualité, dans certaines traditions, est appelée “le travail dans la 9e sphère” (parlant de la dernière et 9e sphère des enfers, qui est divisé par strates.

Who the hell would want to do that!!

Surtout quand on es si confortable, dans notre propre paix et indépendance.

C’est parce que ce désir que l’on porte, dont on voudrait tant être libre, ne peut être purifié par l’abstinence seule. Il peut être mis en cage, mais lorsqu’il l’est (refoulé), peu importe notre niveau de bien-être en surface, il a tendance à s’intoxiquer et prendre de l’ampleur dans les profondeurs du subconscient. C’est comme ça qu’il se colore de teintes de plus en plus sombres. Et un jour, nous voyons des fantasmes morbides popper dans notre esprit. Graduellement, mais de plus en plus sombre.

Le mettre en cage est une solution temporaire pour réapprendre à être, à comprendre ce qui est sain, etc. Mais si on veut réellement s’en libérer, il faut accepter de s’ouvrir à lui et les erreurs qu’il nous fera faire, pour pouvoir les comprendre. Il faut accepter d’être vulnérables.

 

D’un autre côté, quelles sont nos intentions? Tant que nous n'avons pas vu la toxicité de notre désir, nous cherchons inconsciemment de nouvelles façons de le satisfaire et s'y hypnotiser. Tant que nous n'avons pas vu que le désir ne mène nulle part et ne fait que repousser ce à quoi on aspire, nous sommes prisonniers de celui-ci. 

Que ce soit en le refoulant ou en le pourchassant. 

 

Si l'on parvient à voir l'horreur de la situation, on cherche à réellement se libérer, coûte que coûte. On veut que ce soit l'Amour qui prenne la place. On veut être dans la vérité au lieu de l'hypnotisme. On veut être dans le moment présent au lieu du futur. On veut la paix au lieu de la tension. On veut créer de la beauté au lieu de la chercher à l'extérieur de soi. 

 

Et c'est là qu'on est prêts. 

 

C'est là qu'on peut vraiment sortir des relations toxiques. 

C'est là qu'on peut vraiment sortir de la solitude. 

 

Ce qu’on ne voit pas nous manipule dans notre subconscient.

Il faut donc s’offrir le plus de moments possibles pour processer les moments où le désir s’est manifesté et voir les croyances aveugles qu’il cache.

Que ce soit par le journaling, la méditation, la prière ou en parler à quelqu’un, il est important de regarder la situation pour apprendre à voir ce qu’on ne voit pas dans les mécanismes d’action.

Ainsi, le désir se nettoie quand on en comprend les racines incohérentes. Nous voyons l’illusion et nous choisisssons d’aimer à la place.

Et wow, ça redonne vie à notre être tout entier. À nos relations. à nos actions.

Parce que…

“Si dans votre crainte vous ne recherchez que la paix et le plaisir de l'amour,
Alors il serait préférable pour vous de couvrir votre nudité, de quitter l'aire de battage de l'amour,
Et de vous retirer vers un monde sans saisons,
Où vous rirez, mais sans jamais rire de tout votre rire,
Où vous pleurerez, mais sans jamais libérer toutes vos larmes.

Lorsque l'amour vous fait signe suivez-le,
Bien que ses chemins soient escarpés et sinuex.
Et quand ses ailes vous étreignent,cédez-lui,
En dépit de l'épée cachée dans son plumage qui pourrait vous blesser. 
Et s’il vous adresse la parole, croyez en lui,
Même si sa voix fracasse vos rêves, comme le vent du nord saccage les jardins.
Car comme l'amour vous couronne, il peut aussi vous clouer sur une croix.
Et de même qu'il vous fait croître, il vous ébranche.
Autant il s'élève au plus haut de vous-même et caresse les plus tendres de vos branches qui frémissent dans le soleil,
Autant cherche-t-il à s'enfoncer au plus profond de vos racines et à les ébranler dans leurs attaches à la terre.
Pareilles à des brassées de blé, il vous ramasse et vous enlace.
Il vous bat au fléau pour vous mettre à nu. 
Il vous passe au tamis pour vous libérer de votre écorce. 
Il vous moud jusqu'à la blancheur. 
Il vous pétrit au point de vous assouplir.
Puis il vous livre à son feu vénéré, afin que vous deveniez pain sacré pour le saint festin de Dieu.
Voilà tout ce que l'amour fera en vous afin que vous puissiez déceler les secrets de votre coeur et devenir ainsi un fragment du cœur de la Vie.”

 

Khalil Gibran