La diète taoïste pour mieux méditer

La diète taoïste, kossé ça? On n'en entends pas vraiment parler!

Rapidement, ça fait un peu penser à un mix de la diète cétogénique (keto), la diète paléo et la diète nordique (pour le Québec).

Mais l'intention de cette diète est très claire : faciliter la connexion spirituelle en allégeant le corps, tout en travaillant sur la longévité.

Les taoïstes étaient, dit-on, les premiers "bio-hackers" (pirates biologiques), en tentant de toujours optimiser les fonctions de leur corps et augmenter leurs capacités spirituelles, que ce soit par des mélanges de plantes, par la diète dont je vous parle aujourd'hui, les pratiques de vie, les pratiques de conscience corporelle, de pleine conscience, de mouvements conscients et de méditation

Attention, ça n'est peut-être pas adapté à votre condition de santé.

Consultez un professionnel de la santé si vous avez une condition particulière ou en cas de doute.

Par exemple, certaines personnes faibles de nature ne devraient pas jeûner avant d'avoir tonifié leur constitution.

Les principes

      • Manger peu ou pas de céréales et féculents : un principe de base qu'ils ont appelé le "Bi Gu", qui peut se traduire par "éviter les grains" (céréales). (Le mot Bi signifiant éviter, et le mot Gu signifiant grain ou céréale). C'est donc là où la diète se rapproche des diètes cétogénique et paléo. Le "Bi Gu" a aussi une autre traduction que je vous expliquerai ci-dessous.

        Concernant l'enlèvement des céréales :  il faut d'abord savoir que la diététique chinoise des masses (pas nécessairement les gens en quête de développement spirituel) préconise au contraire de manger des céréales, qui sont dans ce cas au centre de l'alimentation. Pourquoi? Parce que c'est une forme de Yin qui calme et ralentit en général.

        Si vous avez déjà essayé de manger des repas sans grains, vous avez peut-être remarqué qu'il y avait une certaine légèreté associée après le repas. Pas le même sentiment d'être rempli à satiété, mais une bon tonus de l'estomac tout en se sentant nourri. Sauf s'il y a des déséquilibres dans la diète, par exemple avec beaucoup de produits animaliers non bio, trop peu de légumes verts et de bons gras.

        Autre détail que j'aimerais mentionner (puisque manger paléo ou cétogénique est très à la mode) : il est préférable d'éviter les produits transformés. Keto peut parfois signifier plusieurs produits édulcorants qui produisent, selon la médecine chinoise, un effet similaire sur le corps même si pas exactement le même. Je pense aussi aux poudres de bouillon d'os, qui n'auront pas la même énergie vitale que provenant des aliments frais, fait maison.

      • Pratiquer le jeûne intermittent : Le deuxième sens du terme "Bi Gu" peut se comprendre par "Jeûne intermittent" (Bi=Éviter, Gu=grain. Puisque les grains étaient comme je viens de le mentionner au centre du repas, on voulait dire par là, d'éviter le repas. De sauter des repas. Pourquoi? Parce que selon les taoïstes, la nourriture est un aliment qui provient de la terre, et qui nous allourdi, nous rapproche de la terre. Les taoïstes cherchaient à se rapprocher du "Ciel", par leur connexion avec l'aspect vibratoire de la vie, l'aspect plus énergétique, l'inspiration, la compassion et la connexion avec l'esprit. Le jeûne leur permettait donc de se rapprocher un peu du ciel en se nourrissant davantage des "aliments" plus énergétiques tels que la respiration, les sensations des 5 sens, l'inspiration émotionnelle... 

      • Alimentation dite "intuitive" : Développer sa sensibilité en lien avec ce qu'on mange (ou ne mange pas). D'abord écouter son corps, explorer à partir de là. En parlant du jeûne au point précédent, on ne cherche pas à créer des restrictions et de la culpabilité, ce qui crée toujours un "rebound" toxique de compulsions alimentaires. On cherche plutôt, tout en douceur, à explorer les bienfaits du jeûne sur la pleine conscience et à doucement dompter nos pulsions comme on dompte un lion. Il faut beaucoup de douceur et beaucoup de force, mais pas de violence.

      • Manger en pleine conscience : LA façon d'extraire le plus d'énergie à partir des aliments qu'on mange. J'en parle en profondeur dans mon cours "Alchimie digestive - Mieux digérer par la pleine conscience et la médecine chinoise" qui sera en vente à nouveau très bientôt. En résumé, si je connecte avec l'aliment, je soutire ses substances fines et je les magnétise par la substance fine de ma Présence. 

      • Manger frais : La vitalité d'un aliment chute très rapidement à partir du moment où il est cueilli. Les saveurs sont à leur meilleur sans aucun arômate :) Oui, ce n'est pas facile d'aller souvent à l'épicerie, au marché, ou de tenir un jardin... mais ça nous aide à développer une lenteur dans notre rythme de vie qui est vraiment saine. Et ça permet de développer une meilleure relation avec le sacré des aliments. À quel point leur vie est précieuse et éphémère, ne pas prendre pour acquis. Organiser son style de vie autour de ça nous force à entrer plus profondément dans le rythme de la nature.

      • Manger un plus petit repas le soir : pour avoir plus d'énergie en soirée et mieux dormir... le soir est souvent un moment plus spirituel où, si on a suffisamment d'énergie, on peut faire un bilan de la journée et apprendre sur soi, comprendre comment rectifier nos déséquilibres... pour réenligner le lendemain. Mais avec un gros repas dans le ventre, on est souvent trop lourd pour être lucide et prendre du temps de qualité. On feel plus "patate", passif devant un écran...

      • Éviter de grignoter entre les repas : Manger une collation seulement lorsque nécessaire, car le système digestif a besoin de repos pour bien se nettoyer entre les repas et éviter les dysbioses.

      • Concernant la viande : ça dépend des lignées taoïstes, mais comme principe général, un régime végétarien était prescrit au début pour apprendre à calmer les passions (la viande stimule le Yang) et faciliter le travail sur le méditation et la maîtrise de soi. Puis, éventuellement, on réintégrait la viande pour apprendre à utiliser les pulsions qui étaient activées ainsi. On retrouve des traditions similaires dans l'Inde ésotérique, avec un régime végétarien pour les adeptes "mainstream" et la viande intégrée plus tard souvent en secret.

      • Manger avec la saison : (petite parenthèse là-dessus pour vous donner des exemples)

        • Au printemps : comme dans la nature, les animaux sont maigres, on évite de les chasser et on mange plus végétarien. On jeûne aussi, car le printemps est la saison de la détox, et c'est plus naturel pour le corps de le faire. On mange beaucoup beaucoup de légumes feuilles, de jeunes pousses et germinations. On mange des légumineuses, un peu de poisson, un peu de viande si nécessaire. Toujours selon la constitution. On mange aussi quelques lacto-fermentations et tubercules de l'automne passé pour varier l'alimentation. Le printemps est aussi la saison des crabes et homards. On en mange donc plus. On boît plus de thé blanc et de thé vert qui détoxifient. On peut commencer sa journée avec un thé au beurre (nourri à l'herbe) ou un café "bulletproof" ou sa version plus taoïste : le thé vert avec juste du beurre (ou du gras de coco).

Un exemple de menu Printemps :

Déjeûner # 1 : Jus frais + potage maison bouillon d'os + brocoli + chou fleur
Déjeûner # 2 : Thé vert au beurre (jeûne)
Dîner : poisson blanc non congelé et local + salade de carottes, algues, sésame grillé et chardon marie moulu
Souper : Nouilles de zucchini au pesto avec mung dhal
Snack : Boules de haricots mungo, dattes et coco
Boisson # 1 : Eau chaude au citron
Boisson # 2 : Eau d'érable, fraîche ou en boîte.

      • En été : on mange beaucoup de poisson, car il est abondant en été et s'y pêche bien. On peut aussi manger un peu de viande, grillé sur le feu/bbq si on a envie :D On mange davantage de fruits et de salades, mais pas exclusivement! On veut toujours avoir des aliments cuits, presque à tous les repas, parce que c'est plus digeste. On boit beaucoup d'eau. Des eaux aromatiques. Du thé infusé à froid pour qu'il soit plus hydratant (normalement, le thé est déshydratant de nature), plus rafraîchissant et plus aromatique. On fait attention de ne pas manger trop de cru durant l'été, mais on peut facilement manger 50% de sa diète en aliments crus selon la météo et notre constitution. Trop de cru va affaiblir le feu digestif, ce qui va allourdir et ralentir la fonction de thermorégulation (moins de qi digestif = moins de qi défensif produit).

Un exemple de menu d'Été :

Déjeûner : Oeufs aux légumes en costarde
Dîner # 1 : Burger dans une feuille de laitue avec avocat, tomate, moutarde et feuilles d'origan
Dîner # 2 : Salade Thai tiède Poulet et Mangue, ou version locale, poulet et fraises
Souper : Soupe asiatique + germes de haricots mungo
Snack # 1 : Kanten (genre de jello au fruit et à l'agar-agar) + chia
Dessert # 2 : Soupe dessert coco + algues
Breuvage # 1 : Eau aromatique maison
Breuvage # 2 : Thé vert infusé à froid

      • En automne, on peut manger un peu de grains sous forme de conghee (légèrement detox, réchauffant, nourrit le système digestif), des légumes de saison, plus de viande. Des bouillons, des mijotés longtemps. Des lacto-fermentations, des légumes-fruits, des noix et des graines.

Exemple de menu d'automne :

Déjeûner : Conghee + oeufs, huile de sésame grillée, échalottes, gingembre
Dîner : Canard rôti avec carrottes, panais, daikon, poireau au four
Souper : Courge au four avec sauce spaguetti à la viande maison
Collation : noix trempées puis grillées + fruits séchés trempés
Breuvage # 1 : Décoction de racine de pissenlit
Breuvage # 2 : Eau chaude

      • En hiver, on mange beaucoup de viande et de mijotés ou rôtis longtemps au four. Des plats à la mijoteuse pour le taoïste moderne! Des germinations, des endives, et quelques salades de légumes d'hiver pour raffraîchir la chaleur parfois toxique de l'hiver. 

Exemple de menu d'hiver :

Déjeûner : Conghee au bouillon de poulet, avec poulet
Dîner : Sauté de boeuf au gingembre avec brocoli, sauce soya et navet rôti
Souper : Soupe asiatique repas : champignons, algues, agneau, nouilles
Collation : Salade de pousses : luzerne, radis, brocoli avec grains tournesol grillé
Breuvage # 1 : Thé Pu-Erh
Breuvage # 2 : Tisane au gingembre

      • Manger local : un peu le même principe que de manger frais, mais, en plus, les aliments issus du terroir (plantes sauvages), mais aussi ceux cultivés ici se sont adaptés aux énergies de la terre (Feng Shui) et peuvent nous nourrir avec ce dont nous avons le plus besoin. Même si c'est "cool" de manger des fruits tropicaux en hiver, notre corps a plus besoin de baies : séchées, congelées, en compotes... 

      • Manger des aliments contenant un bon "Jing" : bons gras, grains essentiels, pollen, verdures, viande riche bio, moelle et os (en bouillon), jeunes pousses. Le Jing, c'est : la réserve d'énergie vitale, l'énergie sexuelle et l'énergie génétique. C'est un réservoir très dense et très condensé d'énergie. Mais c'est aussi une zone de latence, c'est à dire un lieu où le corps peut déposer des toxines en attendant de pouvoir les évacuer lorsqu'il est surchargé. Et ces toxines se passent de génération en génération. Les mauvais gras, entre autres, sont du mauvais Jing, c'est à dire un réservoir d'énergie taxé par des mauvaises énergies contenues à l'intérieur. Bref, on veut se nourrir d'un condensé d'énergie vitale, oui, mais il faut bien choisir. Mon truc simple est : issu d'organismes vivants heureux = bon gras. Par exemple, le beurre de vaches élevées en usine est reconnu pour être un mauvaise gras, créateur de cholestérol néfaste. Mais lorsqu'il est issu de vaches d'appellation "nourries à l'herbe" (lire : qui ont été en plein-air!), ça devient au contraire un bon gras!

      • Manger bio : Les taoïstes d'aujourd'hui reconnaissent l'importance d'éviter les produits chimiques contenus dans la nourriture conventionnelle pour optimiser la qualité de leur énergie. Et puis souvent, on sent que le goût n'est pas le même. Alors si ça paraît même au niveau du goût, imaginez au niveau de la biochimie!

      • Boire beaucoup d'eau : nous sommes souvent plus déshydratés que l'on pense, ce qui nuit à la circulation de l'énergie, et contribue à l'accumulation de toxines. On se sent donc moins inspiré spirituellement.

      • Se "nourrir" également de d'autres formes d'énergie : C'est un tout autre sujet, mais on parle d'ici de

        • L'art de se nourrir d'air par la respiration (facilité par le jeûne)

        • Et celui de se nourrir des impressions par les 5 sens. (aussi facilité par le jeûne)

Bref, un monde intéressant à explorer! Connecter avec la nature à travers l'alimentation, ça fait du bien! Même si les avocats, ça fait plaisir et c'est du bon gras, il y a une plus grande harmonie à manger un rôti de carrottes au gras de canard, par exemple pour notre climat, encore plus en hiver.

La nature est bien faite, et elle nous fait découvrir des choses précieuses en essayant de mieux s'y harmoniser. Juste le feeling détox du printemps qui nourrit l'élan vital et nous donne encore plus de vie pour pleinement savourer la pureté de cette saison. Ou le feeling cocooning des légumes racines et des bons gras de l'automne, qui aident à rentrer à l'intérieur...

Je me rappelle du feeling de déterrer les racines de pissenlit dans ma cours pour en faire une décoction ou une soupe... Et après me sentir vraiment vitaliséE, nettoyéE. L'effet est encore plus vibrant que la plante sèche ou la teinture dans l'alcool.

Bref, ce qu'on mange peut faciliter ou nuire à notre connexion spirituelle, et nous sommes notre meilleur laboratoire! Explorer, écouter le feedback, se laisser guider.

 

Bon appétit et bon cycle des saisons!

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